HISTOIRE D’EAU
Les Moulins à Burnhaupt-le-Bas


La PFLATTERMUHLE
Situé au bas de la rue de la mairie, tout près de l’autoroute A36, ce moulin existait déjà avant la Guerre de Trente Ans. Les meuniers dénommés Neef, Sender, Sauter, Senter et enfin Sother se sont succédés et, fait exceptionnel, depuis 1698, le moulin est la propriété de la même famille. En 1853, le moulin était fait de deux roues motrices à axe horizontal qui, avec un débit de 200 litres par seconde et une chute de 6 mètres, produisait une force moyenne de 16 CV. Outre de la farine, le moulin produisait de l’alimentation pour le bétail. Il avait des problèmes d’alimentation en eau pour faire fonctionner la turbine, si bien que le meunier fit installer un moteur diesel de fabrication Suisse.
Le moulin fut détruit par fait de guerre en 1914-1918. Reconstruit et équipé, il fut endommagé par un incendie en 1925. Il fonctionna jusqu’en 1930. Jadis alimenté en eau par le Kleebach, devenant le Steinbach, le canal d’amenée d’eau encore intact est aujourd’hui à sec du fait de la construction de l'autoroute. Le moulin est habité par Mme Yvonne Sother, fille du dernier meunier.

« PHOTO » « Le moulin de la PFLATTERMUHLE »

La HARTHACKERMUHLE ou HARTHMUHLE
Située sur la route de Heimsbrunn, cette très ancienne propriété d'avant 1360 avait été cédée au Couvent de l'Oelenberg par l'Abbaye de Masevaux. Ayant fait l’objet de nombreux conflits et étant passé aux mains de nombreux meuniers, le moulin de la Harthackermühle fut détruit par le feu en 1634 pendant la Guerre de Trente Ans. L’ensemble fut rapidement reconstruit. En 1750, on parle d’un moulin à farine, d’une huilerie et d’un foulon appartenant aux moines jésuites de l'Oelenberg. Il est situé sur un canal tiré de la rive droite de la Doller à l’entrée du ban communal, appelé Steinbaechlein. Après la Révolution, il y eut une succession de propriétaires, parmi lesquels François-Joseph Kuenemann, percepteur des contributions directes à Burnhaupt-Le-Bas.
Revenu aux mains de l’Abbaye de l'Oelenberg en 1852, une chapelle fut installée dans la maison d’habitation. Vers 1853-1855, une statistique y fait mention de trois roues motrices et d’un débit du Steinbaechlein de 800 litres par seconde qui, avec une chute de 8 mètres, développe une puissance moyenne de 38,40 CV.
Vers 1900, on ajouta une machine à vapeur d’une puissance de 35 CV et une turbine qui remplaça les roues motrices.
Pendant la Première Guerre, les installations du moulin furent détruites et remplacées en 1924/25 par une centrale électrique destinée à l’alimentation du Couvent et des bâtiments de l’exploitation agricole.
« Photo » « Le Steinbaechlein, canal d’amenée d’eau, également appelé s’Dich au niveau de l’ancien lavoir ».
Cette installation était à l’époque largement excédentaire pour les besoins du couvent, ce qui amena le père supérieur à proposer aux deux Burnhaupt de leur fournir du courant électrique. Après délibérations, les deux conseils municipaux créèrent un syndicat intercommunal d’électricité ayant pour vocation d’aménager un réseau de distribution dans les deux communes, d’en assurer l’entretien, d’acheter le courant électrique au couvent de l'Oelenberg et de le revendre aux abonnés. C’est ainsi que les deux villages accédèrent enfin en 1925 à l’ère de l’électricité et à son confort.
Le 19 juin et le 17 octobre 1928 un contrat fut signé avec les instances dirigeantes du couvent de l'Oelenberg réglementant la fourniture du courant électrique aux deux communes par la centrale de la Hardtmühle. Ce contrat fut soi-disant signé pour 99 années.
Après la seconde guerre mondiale, les deux Burnhaupt achetaient toujours le courant électrique à l’Association Oelenberg, la petite centrale électrique du moulin de la Hardt parvenant tant bien que mal à répondre à la demande en progression constante. Les installations fonctionnaient depuis vingt ans et accusaient leur âge. Les moteurs diesel tombaient souvent en panne. En hiver, aux heures de pointe, entre 17 et 20 heures, la tension chutait et les ampoules d’éclairage avaient souvent l’intensité d’une bougie. Il ne fallait pas songer à faire fonctionner une cuisinière électrique ou un appareil gros consommateur électrique. D’ailleurs, le réseau basse tension qui avait été remis en état d’une manière assez provisoire n’aurait pas permis de telles surcharges de consommation. Cette question d’électrification posait donc un vrai problème à la municipalité. De son côté, le couvent à Reiningue connaissait les mêmes difficultés, puisque dépendant de la même centrale.
Or en décembre 1948, les maires des deux communes reçurent chacun une lettre du père Pierre Wacker, président de l’Association Oelenberg, leur annoncant la résiliation du contrat signé avec la régie intercommunale. Le conseil municipal ne s’en émut pas outre mesure puisque le contrat avait été signé soi-disant pour 99 années.
Dans les années 1960, le moulin fut racheté avec les prés contigus par la maison Leva-Wallach, marchands de bestiaux, qui y transféra son commerce se trouvant à l’étroit rue des Juifs à Dornach. Il y eut d’abord Leva frères, puis à la mort d’Alfred au volant de sa voiture, son frère Max géra seul la société. Omniprésent dans le Sundgau, pilier des foires d’Altkirch ou de Habsheim, ils étaient connus de tous.
Le fils de Max, Robert Leva vendit la propriété à la SAFER qui la cède à GAEC SCHITTLY de Bernwiller qui réhabilite actuellement tous les bâtiments. On y trouve entre autre l'atelier de peinture de Monsieur Zieba.

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